Compte tenu de la contrainte de bâtir en retrait, au fond de la parcelle, le campanile édifié en bordure de trottoir fait signal et affiche la présence de l’église sur la rue.

La nouvelle église Saint-Joseph remplace la chapelle éponyme construite en 1979. Avec les constructions neuves qui voient le jour dans ce quartier de Montigny-lès-Cormeilles, la population augmente régulièrement. L’ancienne chapelle était devenue trop petite pour accueillir dans de bonnes conditions l’accroissement de la communauté paroissiale. Lors de certaines célébrations comme les confirmations, les paroissiens étaient obligés de se diviser entre la chapelle Saint-Joseph et l’église Saint-Martin située au cœur du vieux village de Montigny-lès-Cormeilles. De plus, l’ancien lieu de culte ne répondait plus aux normes de sécurité et d’accessibilité. À cela s’ajoutaient la présence d’amiante ainsi qu’un état de délabrement avancé qui rendait toute rénovation trop coûteuse. La démolition de l’ancienne chapelle fut décidée pour la remplacer par un ensemble composé d’un lieu de culte modulable de 200 à 400 places, d’une maison paroissiale avec ses salles d’enseignement religieux et de réunion et d’un presbytère (logement du curé de la paroisse). Le concours d’architecture organisé par le diocèse de Pontoise désigne l’agence enia architectes lauréate de la consultation. Localisé dans un environnement bâti essentiellement pavillonnaire, le terrain du projet est en pente et il n’est pas permis de construire en limite de rue, alors qu’un des enjeux est la visibilité de l’église dans l’espace public. Compte tenu de la contrainte de bâtir en retrait, au fond de la parcelle, le campanile édifié en bordure de trottoir fait signal et affiche la présence de l’église sur la rue de la République. Il constitue une manière de seuil qui exprime la spécificité du lieu.

La façade de l’église décline une géométrie épurée dont les lignes horizontales et verticales dessinent une composition de quatre surfaces orthogonales. Deux rectangles revêtus de briques de béton blanches, l’un ancré au sol, l’autre soulevé, se touchent à leur seul angle droit commun. Sous le second, une ouverture en creux invite à entrer.

Expression contemporaine de l’église

« Nous avons tous à l’esprit un imaginaire de l’église, cet édifice au cœur du centre-ville, entouré de bâtiments resserrés, qui fabrique sa place, qui fait battre le cœur de la ville, tout à côté de la mairie, le bar-tabac en face, le cimetière derrière. L’église Saint-Joseph s’inscrit dans un contexte tout autre, un tissu urbain distendu, des pavillons tous différents, tous entourés de leur jardin, pas de place. Une église à cet endroit est d’abord l’espace de la liturgie. Il n’y a pas selon nous d’espace sacré, il n’y a que des espaces propices au sacré. L’église est un trait d’union, un lien actualisé entre un lieu et un rite, un lien entre une communauté et une histoire, un lien entre une culture et une transcendance, un lien entre terre et ciel. Pour cette église, nous avons développé une écriture architecturale simple, mais reconnaissable. L’édifice a sa propre identité, claire et forte. Bien qu’éloigné de la rue, sa radicalité interpelle, son parvis le relie à la rue et se termine par le campanile. C’est aussi cette simplicité qui permet à l’église d’être expressive », précisent les architectes. 

Placé au-dessus de l’autel, le grand vitrail de 120 m2 composé de verres profilés multicolores irradie d’une lumière frontale le sanctuaire.

En retrait de la rue, la façade de l’église décline une géométrie épurée dont les lignes horizontales et verticales dessinent une composition de quatre surfaces orthogonales. Deux rectangles revêtus de briques de béton blanches, l’un ancré au sol, l’autre soulevé, se touchent à leur seul angle droit commun. Sous le second, une ouverture en creux invite à entrer. Enfin, le rectangle du grand vitrail multicolore, avec les lignes verticales des profilés de verre peints qui le composent, crée une vibration lumineuse et colorée. La nuit, il irradie la lumière qui vient de l’intérieur. Conçu par l’artiste Thierry Boissel, il évoque la diversité culturelle de la communauté paroissiale composée de Français, Polonais, Africains, Portugais, Nicaraguayens, Chinois… Pour certains, l’abstraction géométrique de cette composition invite à la spiritualité. D’autres verront, dans la masse soulevée au-dessus de l’entrée, une métaphore du Saint-Sépulcre ouvert. D’autres encore peuvent voir une croix dessinée sur la façade par les lignes horizontales et verticales.

 

Une nef modelée par la lumière

Une fois la porte franchie, les fidèles entrent par un narthex généreux qui dessert à la fois la partie communautaire (maison paroissiale, presbytère) et la nef de l’église. Espace central du projet, la nef est baignée par la lumière naturelle. Zénithale, elle arrive du toit, des côtés, de l’avant, de l’arrière. Le plafond ne touche pas les murs pour permettre à la lumière de glisser le long des parois verticales. Il est également percé de deux lanterneaux, celui de la lumière de l’autel, celui de la lumière du baptistère. La couleur est amenée par le grand vitrail de 120 m2 composé de raies multicolores. Placé au-dessus de l’autel, il irradie d’une lumière frontale le sanctuaire. Les panneaux de bois plaqués chêne verni et l’enduit blanc qui habillent les murs, le mobilier, le sol en plaquettes de béton de couleur grise participent à l’ambiance chaleureuse du lieu, propice au recueillement et à la prière. La nef peut accueillir 220 personnes assises. Grâce à sa tribune et aux salles de réunion modulables équipées de cloisons mobiles, aménagées sous la tribune, sa capacité peut atteindre 400 places.

La nef est baignée par la lumière naturelle. Zénithale, elle arrive du toit, des côtés, de l’avant, de l’arrière.

La structure du bâtiment, associant voiles porteurs, poteaux et poutres, est réalisée en béton coulé en place. Les façades de l’église sont revêtues de briques en béton blanches qui viennent en mur manteau sur une isolation thermique par l’extérieur. On retrouve ces mêmes briques en habillage du campanile.

Lieu de prière et de célébration pour les paroissiens, l’église Saint-Joseph est aussi conçue comme un espace de partage, de rencontre et de paix ouvert à la diversité. 

Lorsque les cloisons mobiles des salles modulables aménagées sous la tribune sont repliées, le fond de la nef s’ouvre sur le jardin intérieur et la capacité d’accueil est augmentée.

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Fiche technique

Reportage photos : Jérôme Epaillard & Teresa Machado

Maître d’ouvrage : Association diocésaine de Pontoise
Co-financeur : les Chantiers du cardinal
Maîtrise d’œuvre : enia architectes, Mathieu Chazelle, Brice Piechaczyk, Simon Pallubicki, 
Julien Bérujeau, architecte référent, Emmanuel Gauvain, architecte chef de projet concours, Daniel Sellam-Kazoula, architecte chef de projet études et travaux
BET structure et fluides : S2T
Entreprise (gros œuvre) : SFB BTP 
Fabricant briques béton : Blocstar
Surface : 860 m² SDP (surface de plancher) 
Coût : 2,5 M€ HT

Programme : construction d’un lieu de culte catholique de capacité modulable de 200 à 400 places, complété de salles d’enseignement religieux, d’espaces annexes pour les célébrations et d’un logement de fonction.



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