L’artificialisation de l’espace et son morcellement consécutif à la création d’ouvrages linéaires sont responsables de cette perte de valeur, à laquelle il faut désormais remédier.

Il convient d’adopter aujourd’hui une attitude offensive, de création de richesse biologique. 

Le béton occupe une place de choix dans la plupart des ouvrages de génie civil, des aménagements urbains et au sein des territoires. 

Peut-il apporter sa contribution au mouvement qui s’amorce de constitution de trames verte et bleue ? 

Il le peut par la nature des ouvrages auxquels il apporte ses qualités de solidité et de résistance, mais aussi du fait de son origine minérale.

Les trames verte et bleue, outils d’aménagement du territoire

Mis en évidence par le Grenelle de l’Environnement, le besoin de continuité écologique est connu depuis longtemps. Les trames verte et bleue sont l’aboutissement, en France, d’une évolution logique et progressive.

La prise de conscience de l’importance de la biodiversité s’est progressivement  développée. Ce fut la reconnaissance de lieux particulièrement riches ou fragiles, et la création d’une panoplie d’instruments réglementaires de protection. Ceux-ci s’étendent de la simple identification d’un milieu intéressant, avec les ZNIEFF, zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique, à la réserve intégrale, qui assure une protection totale d’un site, ainsi « sanctuarisé ». 

Très vite, il est apparu que les espaces protégés ne vivaient pas isolés. Ils appartiennent à des milieux plus étendus, avec des échanges, des complémentarités. L’approche site par site est insuffisante. Il faut raisonner en réseaux. 

Parallèlement, la simple protection des « espaces et des espèces » remarquables s’est avérée insuffisante. Les interactions au sein d’un milieu sont multiples, et concernent toutes les espèces. 

Il faut donc s’intéresser aussi à la nature « ordinaire », qui rend des services multiples, comme en témoignent les abeilles et de nombreux « auxiliaires des cultures ».

Rétablir les continuités 

Cette évolution s’est opérée en France, mais aussi à l’échelle européenne. Des directives portant sur les milieux, la qualité des eaux, les espèces à protéger et notamment les oiseaux, ont conduit à une politique d’aménagement du territoire à grande échelle. C’est Natura 2000, institué en 1992 et la stratégie paneuropéenne pour la protection de la diversité écologique et paysagère qui vise à mettre en place un Réseau Écologique Paneuropéen (1995). 

La bonne santé écologique d’un ensemble cohérent d’espaces protégés devient un enjeu d’intérêt européen.

Il faut aussi permettre les échanges entre chaque élément de cet ensemble. La multiplication des axes de transport, l’artificialisation de vastes étendues lié au développement urbain ou de grandes infrastructures, la pollution et l’aménagement de cours d’eau mettent en péril les communications entre ces éléments. 

Il faut maintenir ou rétablir des continuités. 
Voilà la « trame » qui se dessine. Elle se formalise dans un premier temps en un « engagement » du Grenelle, elle est traduite dans les lois dites « Grenelle  » 1 et 2, et s’inscrit dans le code de l’Environnement en son article L.371-1. 

Outre les espaces protégés, elle comprend « les corridors écologiques constitués des espaces naturels ou semi-naturels, ainsi que des formations végétales linéaires ou ponctuelles permettant de les relier ». 

Engagement du Grenelle de l’Environnement

La trame verte est un outil d’aménagement du territoire, constituée de grands ensembles naturels et de corridors les reliant ou servant d’espaces tampons. 

Elle est complétée par une trame bleue formée des cours d’eau et masses d’eau et des bandes végétalisées généralisées le long de ces cours et masses d’eau. 

Elles permettent de créer une continuité territoriale, ce qui constitue une priorité absolue. Les trames verte et bleue sont pilotées localement en association avec les collectivités locales et en concertation avec les acteurs de terrain, sur une base contractuelle, dans un cadre cohérent garanti par l’État.

Les trames verte et bleue deviennent progressivement un élément de notre cadre de vie.

Elles ne concernent pas que les campagnes. Elles sont indispensables aussi en ville et doivent être connectées aux milieux ruraux.

De nombreuses solutions constructives en béton ont été développées pour réaliser les ouvrages au service des trames verte et bleue, à base de produits préfabriqués en béton ou en béton coulé en place.



0 commentaires
CAPTCHA
Voir aussi
  • 17/12/2010
    Construction Moderne Ouvrages d'art
    Construction Moderne Ouvrages d'art 2010
    On voyait jadis, dans les ponts et les chaussées, autant de façons de relier les hommes entre eux et d’en favoriser les échanges. Tracer un chemin augmentait la prospérité des villages qu’il traversait. On venait de plus loin au marché, à l’école ou à l’église. Hier encore, la route carrossable permettait un accès plus rapide à l’hôpital, donc à la santé, et aux loisirs : la découverte des congés payés, en 1936, se fit en vélo, au fil des routes. Or il s’est produit, avec le Grenelle, un curieux basculement du regard porté sur les territoires. Les infrastructures de transport sont désormais perçues comme une fragmentation de l’espace, réductrice de la biodiversité ordinaire.
  • 01/08/2013
    Solutions béton
    Béton et biodiversité, une complicité à découvrir
    Dans un contexte ou l’artificialisation de l’espace et son morcellement portent préjudice à la biodiversité, quelles contributions le béton peut-il apporter dans la mise en place des trames verte et bleue ? Son origine minérale et sa composition, mais aussi ses qualités de solidité et de résistance en font un matériau de choix pour la réalisations d'ouvrages qui encouragent création de richesse biologique.