Légèrement encastré dans la pente naturelle du terrain, l’espace culturel s’inscrit avec harmonie et retenue entre le patrimoine historique du centre-ville et le parc de la mairie.
Légèrement encastré dans la pente naturelle du terrain, l’espace culturel s’inscrit avec harmonie et retenue entre le patrimoine historique du centre-ville et le parc de la mairie.

La ville de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or se situe au sud du massif du Mont d’Or, et au nord du 9e arrondissement de Lyon, dont elle est mitoyenne. Au XIXe siècle et jusqu’au milieu du XXe, la commune abritait les grandes propriétés des résidences de vacances de la bourgeoisie lyonnaise, où des demeures majestueuses se dressaient au milieu de parcs généreux. C’est dans une demeure de cette époque, qui fut léguée en 1965 à la commune par son dernier propriétaire monsieur Reynier, un industriel lyonnais, qu’est aujourd’hui installée la mairie de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, tandis que le parc a été ouvert au public.

La toiture qui s’avance par un généreux porte-à-faux sur le parvis invite à entrer dans la bibliothèque, dont on découvre tout l’intérieur à travers la façade entièrement vitrée.
La toiture qui s’avance par un généreux porte-à-faux sur le parvis invite à entrer dans la bibliothèque, dont on découvre tout l’intérieur à travers la façade entièrement vitrée.

Entre un patrimoine historique et un parc

Le nouvel espace culturel Louisa Siefert est implanté entre la mairie, son parc public et un ensemble de bâtiments patrimoniaux, auquel il fait face. Cet ensemble se compose de deux vestiges du château fort médiéval, la tour carrée du Guetteur, haute de 21 mètres, et l’ancienne église romane qui possède un clocher fortifié. Cette dernière est aujourd’hui transformée en salle communale, qui accueille des associations, des expositions, des concerts, des conférences… L’espace culturel, conçu par l’architecte Pierre Minassian, s’inscrit dans une parcelle présentant une forte déclivité. Elle est dominée à l’arrière, côté nord, par le parc de la mairie, tandis qu’au sud, elle donne sur la rue des Écoles, située environ 4 mètres en contrebas. Le nouvel équipement abrite une bibliothèque municipale de prêt et offre aux habitants de la commune un lieu de convivialité et d’échange, des espaces pour consulter les livres, les revues en toute tranquillité, des salles pour accueillir des animations (contes, lectures, ateliers...). Son nom rend hommage à la poétesse française Louisa Siefert née à Lyon (1845-1877), qui vécut aux Ormes, un quartier de Saint-Cyr.

 

Une bibliothèque ouverte à la vue de tous

« Avec ce projet d’équipement public urbain, nous avons voulu créer de nouvelles connexions dans le village entre la mairie, le parc public et la bibliothèque », souligne l’architecte Pierre Minassian. « Il est conçu comme une liaison topographique entre ces différents lieux dont les altitudes divergent. Dans un esprit radical et minimaliste, il est dessiné comme une plaque minérale soulevée dont la partie supérieure est alignée avec le niveau du sol du parc. De plain-pied avec la rue des Écoles, la bibliothèque offre l’intégralité de ses services à la vue de tous. L’intérieur de l’édifice est parfaitement visible depuis l’extérieur. La baie vitrée de la façade sud donne le sentiment que le parvis est un prolongement des espaces intérieurs.

La prise de position du projet dans le site permet de conserver, depuis le parc de la mairie, la vision sans obstacle sur l’ensemble patrimonial et le cœur historique.
La prise de position du projet dans le site permet de conserver, depuis le parc de la mairie, la vision sans obstacle sur l’ensemble patrimonial et le cœur historique.

L’architecture de la construction, avec ses formes simples et épurées, provoque un contraste avec les éléments bâtis environnants tout en les mettant en valeur. Ce dialogue confère dynamique et temporalité à l’ensemble du site. Afin de donner une assise et un caractère minéral à cette construction ancrée dans la topographie de son site, des matériaux bruts ont été utilisés tels que le béton et la pierre qui font écho au patrimoine historique fort qui entoure la bibliothèque. »

L’espace intérieur de la bibliothèque, ouvert et fluide, est entièrement traité en open space.
L’espace intérieur de la bibliothèque, ouvert et fluide, est entièrement traité en open space.

Force et légèreté

Légèrement encastré dans la pente naturelle du terrain, l’équipement vient en retrait de la rue des Écoles et dégage devant lui un parvis. Sa présence institutionnelle est exprimée par sa toiture qui s’avance par un généreux porte-à-faux sur le parvis. Cette « plaque soulevée », comme l’appelle l’architecte, interpelle et invite à avancer sous le porte-à-faux, d’où l’on découvre tout l’intérieur de la bibliothèque à travers la façade entièrement vitrée. La hauteur d’un mètre de la rive confère à cette toiture une certaine force, qui marque la présence de l’espace culturel dans la ville et face aux bâtiments historiques. Cette toiture allie force et légèreté grâce à son porte-à-faux de 5 mètres et à sa structure de dalle à caissons, dont les alvéoles sont laissées visibles en sous-face. La prise de position du projet dans le site permet de conserver, depuis le parc de la mairie, la vision sans obstacle sur l’ensemble patrimonial et le cœur historique. De ce fait, comme la toiture est vue par-dessus, elle est entièrement recouverte de dalles sur plots en grès cérame. À l’inverse, depuis le parvis, on peut continuer à profiter du panorama sur les beaux arbres du parc. 

La présence de la lumière naturelle apportée par les parois totalement vitrées des façades et une verrière zénithale centrale participe au confort de lecture et à l’ambiance sereine de la bibliothèque.
La présence de la lumière naturelle apportée par les parois totalement vitrées des façades et une verrière zénithale centrale participe au confort de lecture et à l’ambiance sereine de la bibliothèque.

Fluidité spatiale

L’espace intérieur de la bibliothèque, ouvert et fluide, est entièrement traité en open space scandé par les poteaux cylindriques en béton portant la toiture. Seuls quelques bureaux et une salle de réunion disposés en périphérie sont fermés par des cloisons entièrement vitrées. Des rideaux permettent d’assurer l’occultation de ces pièces quand cela est nécessaire. La fluidité et l’ouverture de l’espace de la bibliothèque sont agrémentées par la présence de la lumière naturelle apportée par les parois totalement vitrées des façades est, ouest, sud et une verrière zénithale centrale. Les utilisateurs bénéficient ainsi d’un confort de lecture et de vues variées sur l’extérieur. Le système de structure par points porteurs offre aux gestionnaires de la bibliothèque un espace en plan libre modulable, qui peut facilement être modifié et évoluer.

La baie vitrée de la façade sud, protégée du soleil par le porte-à-faux de la toiture, donne le sentiment que le parvis est un prolongement des espaces intérieurs.
La baie vitrée de la façade sud, protégée du soleil par le porte-à-faux de la toiture, donne le sentiment que le parvis est un prolongement des espaces intérieurs.

L’ensemble du projet est réalisé en béton coulé en place. Il s’agit d’un béton classique gris clair dont la formulation a été étudiée pour obtenir une couleur qui soit en harmonie avec la teinte de la pierre des bâtiments historiques voisins. Le sol est en béton ciré. Il s’agit d’un plancher chauffant rafraîchissant raccordé à une pompe à chaleur. Comme dans tous ses projets, Pierre Minassian a porté une attention particulière à la suppression des ponts thermiques. Les rives de toiture et l’auvent en porte-à-faux sont connectés ponctuellement à la structure. Ces parties sont séparées du plancher et du plafond intérieurs par un vide de quelques centimètres laissé entre les points de connexion, qui constitue une rupture de pont thermique au-dessus des grandes parois vitrées. Le vide est rempli avec un isolant qui est raccordé à l’isolant extérieur de la toiture-terrasse.

Dans ces espaces intérieurs aux lignes épurées qualifiés par les sols, les murs, les plafonds alvéolés en béton brut et les vastes baies vitrées, des baffles acoustiques participent au confort acoustique et à l’ambiance sereine des espaces de lecture et de consultation.

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Fiche technique

Reportage photos : Erick Saillet

  • Maître d’ouvrage : commune de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or
  • Maîtrise d’œuvre : AUM Lyon Pierre Minassian architecte
  • BET structure : Synapse
  • Entreprise (gros œuvre) : Bertrand Duron
  • Surface : 600 m² SDP
  • Coût : 1 200 000 € HT

Programme : équipement culturel (bibliothèque) comprenant un espace d’accueil, des box de lecture, des locaux administratifs, un espace dédié à l’heure du conte, une salle de réunion.



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