Né de la fusion de deux anciennes unités de restauration, le restaurant universitaire Diderot renforce, complète et diversifie l’offre de repas faite aux étudiants et au personnel du campus est de Grenoble à Saint-Martin-d’Hères. Fondé sur un concept mixte, pensé pour dynamiser la restauration universitaire, il propose des lieux gourmands et accueillants, tant au niveau des produits que des espaces et de leurs aménagements. Il répond ainsi aux attentes et aux nouveaux usages de celles et ceux qui fréquentent le campus. Le nouvel équipement se présente sous la forme d’un édifice unitaire en R+1. Il se compose d’une cuisine centrale, d’un secteur logistique de fabrication, de répartition et d’expédition, d’un espace de restauration rapide, « La Rue Gourmande », proposant trois points de vente à emporter et un libre-service. Une salle de restauration collective de type « self » de 600 places et un restaurant bistronomique, « L’Oiseau Blanc », viennent compléter le programme. À cela s’ajoutent une cour logistique fermée et paysagère, ainsi que des terrasses extérieures aménagées. 

Vue de l’entrée du restaurant « L’Oiseau Blanc ».
Vue de l’entrée du restaurant « L’Oiseau Blanc ».

Au cœur du campus

L’édifice conçu par l’agence grenobloise Chapuis Royer Architectures est implanté au cœur de la composition urbaine du campus, à proximité de la place centrale et face à des bâtiments remarquables et emblématiques qui contribuent à l’identité du lieu, comme l’amphithéâtre Louis Weil, la bibliothèque des sciences ou l’Institut d’études politiques (IEP). Entouré d’espaces verts remarquables à l’est et au sud, avec un espace piéton végétalisé donnant sur des terrasses à créer à l’ouest et, de plus, directement tourné vers la place centrale du campus au nord, le restaurant jouit d’une situation privilégiée.

 

 

« Avec son langage architectural simple et lisible, le bâtiment offre une grande transparence au rez-de-chaussée par le biais de baies vitrées, et à l’étage par des terrasses extérieures, des patios et un bow-window au nord », explique l’architecte Christine Royer. « Côté est, l’entrée principale, très lisible, vient en contrepoint de la sobriété des façades. Elle donne sur un hall double hauteur, où deux escaliers – l’un en béton, l’autre en acier Corten – s’enroulent l’un à côté de l’autre. Cet espace d’accueil se veut chaleureux et ludique. Il construit un parcours agréable jusqu’aux salles de restauration collective. L’escalier, à la fois fonctionnel et sculptural, est capable de gérer les flux et d’absorber la file d’attente pour l’entrée du self. Du hall, on peut aussi, au rez-de-chaussée, accéder à « La Rue Gourmande ». Elle est conçue comme une rue de village, où l’on déambule d’un bout à l’autre. On longe les commerces et on découvre divers points d’assise : tables de bistrot, « mange-debout », fauteuils, canapés... On peut travailler, discuter, manger ou juste prendre un café.

Deux patios positionnés au centre de ce vaste cube donnent de la lumière naturelle à tous les espaces de travail, ainsi qu’aux distributions verticales. Ceci participe à la qualité des ambiances intérieures et permet de diminuer significativement l’utilisation de l’éclairage artificiel. La façade sud contient la cour logistique. Une enceinte traitée en clôture végétalisée et un mur béton d’une hauteur de 2 m dissimulent aux regards extérieurs la zone de service, de stationnement, de déchargement et d’accès aux locaux techniques. » 

Vue sur une terrasse au premier étage.
Vue sur une terrasse au premier étage.

Une architecture pure, lisible et pérenne

L’ensemble du projet est dessiné dans une écriture géométrique aux lignes pures. Le bâtiment présente, au rez-de-chaussée, une grande transparence apportée par de généreuses baies vitrées, donnant sur l’allée Diderot au nord et la rue des Universités à l’est. Sur cette dernière, un espace aménagé avec du mobilier en béton dessiné par l’agence prolonge « La Rue Gourmande » à l’extérieur, offrant aux utilisateurs une agréable terrasse, où l’on peut se poser aux beaux jours. À l’étage, un bow-window ouvre, sur toute sa longueur, la salle du self-service sur la végétation et les bâtiments voisins. Des puits de lumière zénithale viennent agrémenter et enrichir de leur présence l’ambiance de cette salle de 600 places. Deux terrasses en hauteur prolongent les espaces de restauration du self-service, côté est, et du restaurant bistronomique « L’Oiseau Blanc », côté ouest.

Le hall d’accueil double hauteur animé par ses deux escaliers, l’un en béton, l’autre en acier Corten, met en scène le parcours jusqu’à la salle de 600 places.
Le hall d’accueil double hauteur animé par ses deux escaliers, l’un en béton, l’autre en acier Corten, met en scène le parcours jusqu’à la salle de 600 places.

Les façades en béton brut déclinent une composition de bandeaux horizontaux au parement lisse et de parois texturées à la planche, que viennent ponctuer des éléments en acier Corten et les grandes baies vitrées. Le béton brut et les autres matériaux mis en œuvre assurent une grande pérennité de l’ouvrage et nécessitent peu d’entretien tout en présentant une bonne tenue dans le temps. « Dans ce projet, nous avons choisi des matériaux résistants et pérennes comme le béton pour la structure et en façades, où il est ponctué d’éléments en acier Corten et par de grandes baies vitrées », précise l’architecte. « Par rapport à des constructions avec des bardages, nous sommes convaincus que les bâtiments en béton sont beaucoup plus durables dans le temps. Nos premiers projets en béton brut, réalisés à la fin des années 80, n’ont pas bougé et sont en parfait état. »

 

 

Le bâtiment est construit en béton coulé en place. Les dalles de plancher et de toiture sont portées par des poteaux et des voiles de refend, réglés sur une trame structurelle de 7 m x 7 m environ. En façades, les parois en béton texturé sont réalisées avec des planches mises en place sur la paroi de la banche métallique extérieure. Ces planches sont, au préalable, préparées pour faire ressortir les veines du bois sur une certaine profondeur, définie par des essais, afin d’obtenir le motif de parement souhaité par les architectes. Afin de ne pas laisser visibles les organes techniques, nécessairement présents en toiture dans ce type d’équipement, les architectes les ont regroupés en partie centrale à l’abri de voiles en béton de 2,4 m de haut. Ces derniers jouent ainsi le rôle de paravent, cachant ces machines, et aussi, avec la pose d’un absorbant, d’écran acoustique protégeant le voisinage des nuisances sonores qu’elles génèrent. 

 

 

L’agence Chapuis Royer a réalisé ici un nouvel équipement phare du campus dans lequel les usagers peuvent goûter aux plaisirs de la nourriture et de l’architecture.

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Fiche technique

Reportages photos : Andrea Bosio

  • Maître d’ouvrage : Crous Grenoble Rhône-Alpes
  • Maîtrise d’œuvre : Chapuis Royer
  • BET (structure) : BATISERF
  • Entreprise (générale) : Eiffage Construction Isère
  • Fabricant mobilier béton : IDBAT Préfabrication
  • Surface : 4 400 m2
  • Coût : 11 400 089 € HT

Programme : espace de restauration rapide « La Rue Gourmande », salle de restauration collective de type « self » de 600 places, restaurant bistronomique « L’Oiseau Blanc », cuisine centrale, secteur logistique de fabrication, de répartition et d’expédition. 



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